Souvent, protocole varie, bien fol qui s’y fie
Entre annonces de dernière minute et gestion de la crise à la petite semaine,l’École est décidément bien négligée.
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Dimanche 2 janvier, 16 h 30, veille de rentrée : alerte info. Sur un bandeau au bas de l’écran, les premiers mots de Jean-Michel Blanquer pour dévoiler le protocole sanitaire de rentrée. Une fois de plus, et, in extremis, le ministre fait le choix d’une communication médiatique avant d’informer directement les personnels. Ainsi, les professeurs cas contacts apprennent un dimanche à 16 h 30 qu’ils devront être en classe le lendemain après s’être fait tester (certainement la nuit ?) ! Les protestations s’élèvent de toute part pour dénoncer cette nouvelle marque de mépris d’un ministre qui n’a pourtant pas été avare en la matière au cours de ces cinq dernières années.
Des personnels présents !
Lundi 3 janvier, les professeurs, CPE,Psy-ÉN, AEd et AESH sont encore une fois au rendez-vous. Portés par leur conscience professionnelle, celle qui fait tenir les établissements scolaires depuis 20 mois, chacun assure ses missions. Mais très vite, la réalité rattrape les éléments de langage distillés en boucle par le ministre : les vies scolaires sont submergées par la gestion des élèves absents et cas contacts, les professeurs voient leurs classes se vider, se remplir, puis de nouveau se vider au gré des tests positifs des élèves, les demi-pensions commencent à fermer…Au bout d’une semaine, les personnels et les établissements scolaires sont au bord de la rupture.
Ce chaos n’est pas seulement dû à des annonces de dernière minute, déconnectées du quotidien des personnels. Il révèle aussi toutes les insuffisances de ce gouvernement en matière de politiques éducatives. Le ministre affirme sans sourciller qu’il va faire appel à des retraités pour remplacer les professeurs « absentéistes »? C’est bien sa politique de suppressions d’emplois ces dernières années qui a grandement amputé le vivier de remplaçants ! Depuis 20 mois, les personnels doivent payer eux-mêmes leurs propres masques, parce que leur employeur n’a même pas fait l’effort d’investir dans des masques de qualité !
Au bout d’une semaine, le constat s’impose : trop c’est trop ! Toutes les organisations syndicales se sont accordées pour appeler à la grève, rejointes par des syndicats d’inspecteurs et de chefs d’établissement, du jamais vu !L’absence de réelles mesures de protection en plein cœur de la cinquième vague est pointée du doigt. Mais plus largement, c’est la méthode Blanquer, faite de verticalité et de déni de réalité qui ne passe plus.
Cette méthode consiste à répéter en boucle le refrain de l’École ouverte, jetant l’opprobre sur les personnels, soupçonnés de vouloir fermer les collèges et lycées, alors que, le ministre serait déterminé, lui, à les garder ouverts. Un discours insupportable pour des personnels qui portent l’École à bout de bras depuis 20 mois.
Face à l’ampleur de la mobilisation, le gouvernement devient fébrile, multiplie les sorties pour soutenir un ministre de plus en plus contesté. Les chiffres de grévistes sont historiques et attestent de la colère des personnels. Dans la rue, les cortèges, denses et dynamiques montrent la détermination de la profession à ne pas s’arrêter là. Car ce n’est pas« juste »une question de protocole sanitaire : il est aussi et surtout question de respect, de dignité professionnelle et d’avenir de l’École.